L'évolution du matériel a été primordiale dans mon cheminement au fil des années.
J'ai connu plusieurs phases de matériels en commençant par les magnétophones à bandes UHER et Stellavox pour le terrain et REVOX pour le studio utilisés avant les années 90. 12 minutes d'enregistrement par bande et un encombrement certain.
Puis sont arrivés les DAT (Digital Audio Tape) intermédiaires entre la bande analogique et le fichier numérique qui ont démocratisé la durée avec des cassettes pouvant enregistrer jusqu’à 120 minutes. Aujourd'hui, l'enregistrement se réalise sur des magnétophones entièrement numériques soit sur support compact flash et plus communément sur SD card. Il n'y a plus de limite de durée, ni de qualité de format, il est facile d'enregistrer 24h00 sur une carte en format 48khz/24bits.
Les propositions de matériels ne manquent pas, ils sont accessibles à tous les budgets et à toutes les oreilles.
Nous allons voir ça ensemble sur la suite de cet article.
C'est un peu comme en photographie:
Enregistrer les animaux ou le paysage naturel peut en partie se comparer à la photographie animalière où même à la vidéo. pour chaque sujet il pourra être nécessaire de changer la configuration des microphones . Cela est déjà réservé à des amateurs avertis ou professionnels, mais rassurez-vous je vous indiquerai une configuration simple pour débuter.
Donc, quelle est cette comparaison avec la photo ?. elle est simple, devant un sujet photographique vous utilisez un zoom pour rapprocher l'image d'un oiseau, un objectif macro pour une fleur ou un insecte, ou un grand angle pour un paysage. nous sommes dans la même configuration. les micros sont les objectifs de l'audio-naturaliste.
LA CHAÎNE DU MATÉRIEL
Le matériel est une succession d'étapes indispensables à l'enregistrement puis à la restitution. Il ne faut négliger aucune étape, voici en résumé comment cela se présente.
Deux propositions sont aujourd'hui offertes, les magnétophones et microphones indépendants et les magnétophones avec microphones intégrés. Vous comprendrez aisément que de séparer les composants permet un choix dans la qualité infiniment supérieure à celui d'un tout en un (voir, matériel minimum). C'est un peu comme un appareil photo bridge (tout en un) et un appareil photo reflex (avec objectifs interchangeables).
Donc je vous présente le cheminement d'un matériel aux composants indépendants.
- Tout commence par le microphone.
C'est lui qui sur la membrane située à l'avant sous une grille de protection reçoit en premier les ondes sonores et qui les transforment en un signal électrique faible. Plus il sera de qualité, plus la suite sera bonne. Un mauvais micro et derrière rien ne se rattrape.
- Le câble entre le micro et le magnétophone.
Le plus court possible, deux mètres pour une parabole et bien souvent jusqu'à 5m pour des micros nus. Les connexions sont principalement en fiches XLR 3 broches en sortie micro et entrée magnéto. Cela permet de récupérer un signal dit "symétrique", sans perte ni perturbation jusqu'à 100m de câble. Il permet aussi l'alimentation électrique des microphones. Parfois les fiches sont en Jak 6.6 avec un signal asymétrique (permettant l'utilisation de câbles courts jusqu'à 10m maximum). Enfin, des prises dites COMBO sont un panachage de prise XLR trois broches avec au centre un accès au Jack 6.6, c'est une prise aujourd'hui considéré comme universel.
- Le magnétophone.
Il est à lui seul la pièce la plus complexe car il reçoit le signal électrique du microphone sur des préamplificateurs qui doivent être là aussi de bonne qualité réglé par vos soins avec les boutons sur la face avant. Une fois le résultat contrôlé au casque et que vous appuyez sur "Record", le signal passe dans un convertisseur numérique, jusqu'à l'inscription du fichier numérique final, généralement en fichier WAV.
- Le support d'enregistrement
a peu d'importance du moment qu'il est numérique. Disque dur interne, carte compact flash (en voix de disparition) et plus généralement cartes SD ou micro SD. La vitesse de transfert inscrite sur la carte est importante en vidéo mais bien moins en sons, la vitesse de transfert de 200X suffit largement, pas besoin d'acheter des cartes professionnelles très chères.
- Le format d'enregistrement.
Il est convenu que le format universel de terrain est le 48khz/24bits, format utilisé également en vidéo pour la lecture directe. Dans la nature il est rare d'avoir un fond sonore d'un silence extrême et le bruit de fond couvre généralement tout ce qui pourrait être gênant (souffle d'amplification ou de microphones). L'importance du format n'est pas tant dans l'enregistrement que dans le travail ensuite de multiples générations de transferts.
Le format 92khz voir 184 khz à 32bits permet de travailler ensuite en studio avec une grande marge de dynamique et une absence de perte en composition, mais l'oreille ne s'en aperçoit pas à l'enregistrement. Par contre ce format aura beaucoup d'intérêt pour enregistrer les chauves-souris et les insectes (voir paragraphe dédié). Le format 44.1khz/16bits sera utilisé uniquement pour la réalisation en phase finale de CD audio.
Quant au format MP3, il est à bannir totalement de la captation de terrain, c'est un format uniquement d'écoute sur internet pour faire des fichiers ultra-légers, mais avec vraiment beaucoup de pertes de signal.
Le Casque
L'éléments essentiel pour contrôler l'enregistrement.
On trouve deux familles de casques, les casques dit "ouverts" et les casques dits "fermés". C'est très simple à comprendre. Le casque ouvert, est large et confortable. Il permet d'entendre aussi ce qui se passe en extérieur, on le dit d'une écoute très aérée, il restitue moins de détails que le casque fermé mais à la longue est moins fatiguant et se rapproche du résultat d'écoute sur hauts-parleurs.
Le casque fermé vous englobe l'oreille, il est généralement d'un diamètres inférieur au casque ouvert et vous pénètre du signal sonore. Il permet un bon détail de l'écoute et vous ferme de l'extérieur. Il est à la longue fatiguant pour les oreilles.
Je travaille depuis toujours avec un casque seinheiser HD25 dit "fermé" en extérieur et avec un casque Beyer DT770 "ouvert" pour le contrôle en studio.